Nous sommes en l’an 40 000, du moins c’est l’ère à laquelle l’humanité se réfère maintenant, après avoir vécu deux grands âges d’or, chacun suivi par des temps de ténèbres et de désolation. Les guerres et la misère ont rendu le temps incertain… C’est pourquoi, à l’orée de cette nouvelle ère de paix qui s’annonce peut-être enfin, l’empire humain se déclare en l’an 40 000 sans se soucier de l’exactitude du temps.
Durant le premier âge d’or de l’humanité, il y a des siècles et des siècles de cela, les hommes ont conquis les étoiles, se répandant dans toute la galaxie, aux quatre coins de la Voie Lactée. Ils établirent des colonies qui devinrent des mondes à part entière, créant ainsi des civilisations liées les unes aux autres, s’étendant sur des centaines d’années-lumière jusqu’aux confins de l’univers. Puis est survenu le premier âge des ténèbres, imprévisible et encore inexpliqué à ce jour. La civilisation humaine semble s’être totalement effondrée sur elle-même brusquement. Les maigres archives qui nous restent de ces sombres années ne nous permettent pas d’établir avec exactitude ce qui a causé ce désastre. La famine sévissait, ainsi que la violence et la misère… Le contact a été rompu avec un nombre incalculables de mondes lointains. Au bout de quelques millénaires, on ne comptait plus qu’une minuscule poche de survie, sur Terra que nous appelions Terre à l’époque, sans aucune nouvelle des autres civilisations.
Alors que l’humanité périclitait, semblait finalement vouée à disparaître, arriva l’Empereur-Dieu, notre sauveur. En ces temps d’incertitudes, certains malheureux ignorants n’osèrent pas croire en son existence alors que la légende de notre dieu bien aimé croissait. Pourtant, celui-ci, aidé d’une poignée de fidèles soldats, a su assoir son autorité sur Terra et a alors entrepris de rendre à l’humanité sa splendeur d’antan. Grâce à son influence, guidé par son immense sagesse, un nouvel âge d’or a vu le jour. Cette renaissance technologique et culturelle a tout d’abord débuté par l’abolition de toutes les religions, ces doctrines de temps immémoriaux où l’humanité vivait dans le mensonge. L’Empereur a su nous montrer la voie. Partout où il allait, la prospérité le suivait. Il parvint à retrouver les mondes qui avaient été perdus, reconstituant pièce par pièce l’Imperium de l’humanité, l’empire galactique des hommes tel que nous le connaissons à présent. C’est à cette époque que l’Empereur, père de tout, a créé les Adeptus Astartes, ces soldats hors du commun, formés dès leur plus jeune âge qui, après de terribles épreuves, deviennent de fabuleux colosses en armures cybernétiques, maniant des armes gigantesques dont des fusils tirant des balles aussi grosses que mon poing et explosant à leur impact. Une force de frappe inégalable, rapide et discrète, puissante et efficace. Grâce à eux, l’Empereur a pu régner sur la galaxie et y maintenir l’ordre qu’il y avait restauré. Cet état de grâce aurait pu durer éternellement s’il n’y avait pas eu le Chaos.
Parallèlement à notre monde, il existe une seconde dimension appelée l’Immaterium. C’est un univers étrange et dangereux où se tapissent des forces spirituelles insondables. Car enfin dans ce lieu, toute pensée et toute émotion prend vie. Elles s’y matérialisent avec plus ou moins de puissance ; les pensées et émotions négatives, comme la colère, les désirs, la violence, s’y incarnent avec bien plus de netteté que les concepts aussi abstraits que l’espoir. Quatre de ces entités les plus puissantes sont devenues les dieux du Chaos. Heureusement pour l’Imperium, ces princes du Chaos ne peuvent exercer leurs sinistres pouvoirs hors de l’Immaterium. Pour agir sur le monde physique, ils doivent pousser des faibles d’esprits ou des âmes corrompues de notre monde à ouvrir des brèches entre nos univers. Seuls les Psykers ont ce pouvoir, ces puissants penseurs capables d’utiliser les énergies de l’Immaterium pour accomplir des prodiges. Cela n’est pourtant pas sans conséquence puisqu’en canalisant leurs pensées dans cette dimension, les âmes des Psykers sont visibles des démons qui hantent ses recoins les plus sombres. Elles y brillent avec d’autant plus de force que leurs influence et manipulation de l’énergie de l’Immaterium sont importantes. Chacun sait que l’âme de l’Empereur, la plus étincelante de toutes, est visible depuis le point le plus éloigné de la galaxie, indiquant ainsi l’emplacement de son Trône d’Or sur la sainte Terra. Les navigateurs spatiaux se servent d’ailleurs de ce rai de lumière spirituelle étincelant pour se repérer et se diriger dans l’espace. Cette lumière aveuglante, à la différence des minuscules lueurs produites par les Psychers, repousse les forces du Chaos.
C’est à cause de cet univers de malheur que les hommes ont connu pour la seconde fois un âge de ténèbres. Notre Empereur bien aimé n’a pu prévoir que l’un de ses Primarques (ses fils artificiels), Horus, général des Astartes, allait être tenté par le Chaos. Ce dernier, arrogant et belliqueux, se proclamait comme le véritable sauveur de la galaxie, insultant notre Empereur en s’attribuant le mérite de la reconquête des mondes perdus. Selon lui, sa qualité d’homme de terrain l’élevait à une légitimité supérieure à celle de celui qui l’avait engendré et qui nous gouverne avec sagesse et justesse. Pactisant avec le Chaos, lui et les hommes sous ses ordres qui représentaient la moitié des forces armées de l’Imperium ont entrepris de trahir l’Empereur pour le destituer. Une ère de guerre totale a mis l’humanité à feu et à sang. Elle a culminé sur Terra, au terme d’une bataille ultime durant laquelle se sont affrontés Horus et son père. L’Empereur a remporté le combat, tuant Horus et renvoyant ses légions d’horreurs dans l’Immaterium. Cependant, ce duel n’a pas été sans conséquence pour notre sauveur à tous qui subit une blessure et manqua d’y succomber. A présent il git sur le Trône d’Or qui le maintient en vie, ne communicant plus que par l’intermédiaire de télépathes auxquels il transmet ses pensées grâce à l’Immaterium.
Notre Empereur-Dieu bien aimé est donc l’épitomé de l’espoir, de la conquête et du potentiel humain. Il est la perfection devant ce qu’a pu être et ce que sera l’humanité. Il se repose à présent en confiant le pouvoir de gouverner l’Imperium à de grandes administrations comme l’Administratum et l’Ecclesiarchie (ou l’Adeptus Ministorum). Toute personne remettant en doute son sacrifice pour l’humanité serait un odieux blasphémateur que l’on condamnerait certainement à la peine capitale pour une telle hérésie. Il en serait de même pour tous ceux qui pactiseraient avec les forces du Chaos, compte tenu du danger incommensurable qu’ils représenteraient alors. Les Psychers, seuls capables d’entrer en contact avec l’Immaterium, sont donc repérés jeunes et amenés sur Terra où ils sont soumis à trente années d’épreuves afin de prouver la force de leur esprit et de leurs convictions à œuvrer pour l’Imperium, et ainsi gagner le droit d’être engagé par l’Inquisition. Pourtant, quand l’un de ces précieux serviteurs parvient surmonter l’insupportable, on en compte cent, mille ! qui sont faibles d’esprit, qui ne réalisent pas le potentiel psychique qu’ils représentent, ou pire, qui s’en servent pour servir leurs propres desseins. A cause de ces hérétiques, certains mondes sont réduits à néants, ensevelis sous un flot de démons ininterrompu. C’est pourquoi ceux qui pactisent avec le Chaos, l’approchent d’un peu trop près, ou sont des Psykers non-déclarés aux autorités, sont considérés comme des hérétiques et sont condamnés à mourir. Il existe heureusement une autre voie pour servir l’Empereur, pour ceux des Psychers qui n’auraient pas la force de survivre aux trente années d’épreuves : ils feront partie des quelques mille âmes journalières offertes à l’Empereur, envoyés vénérer le Trône d’Or, qui aspirera leur énergie vitales, et ainsi nourrir notre Dieu tout puissant et lui permettre de continuer à vivre.
Il est autre chose que l’Empereur a déclaré : l’humanité est destinée à conquérir et régner sur l’univers dans son entier. Pourtant, l’existence de races extra-terrestres (que nous appelons communément Xénos) conteste cette domination, faisant insulte à l’Empereur. Il nous appartient donc d’éliminer tout Xénos représentant une concurrence ou un danger pour l’humanité, ainsi que tous ceux qui voudront bien pactiser avec eux de quelque manière que ce soit, déclarés hérétiques de ce fait.
Notre bien aimée Inquisition est fort heureusement présente pour éradiquer toutes ces menaces. Trois hauts-inquisiteurs dirigent les trois ordres, ayant chacun pour les seconder trois ou quatre inquisiteurs, chacun en charge d’un secteur de l’Imperium qu’ils gouvernent.
Longue vie à notre Empereur.
Edmarius, chroniqueur et archiviste impérial
Plume à sec et sentiers débattus 